Choix des masses d'eau
La détermination des masses d’eau en Région wallonne a été basée sur une approche simplifiée de la méthode Qualphy en utilisant au mieux les données existantes (cartes topographiques anciennes et actuelles, orthophotoplans, atlas des cours d’eau,…) et ainsi de minimiser la phase d’inventaire de terrain. Elle définit également un système d’évaluation globale aboutissant à un indice de qualité global, non plus à l’échelle du secteur mais à l’échelle du tronçon de vallée et à toute la masse d’eau par extrapolation.
Cet indice compile :
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un score morphologique basé sur la chenalisation du lit mineur, la nature des berges et la continuité de la ripisylve ;
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un score hydrologique basé sur la stabilité du cycle hydrologique et les perturbations du débit d’étiage (prises d’eaux, turbinage, …) ;
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une analyse de la continuité basée sur un recensement des obstacles à la libre circulation écologique (faune, flore et sédiment) en fonction de la sévérité des ces derniers et du pourcentage des linéaires de cours d’eau affectés au sein du bassin versant.
Comme imposé par la DCE, les indices de qualité hydromorphologiques ont été répartis en cinq classes. Les masses d’eau sont dites « naturelles » pour les classes « très bon état », « bon état » et « état moyen » et les masses d’eau son dites « fortement modifiées » pour les classes « état médiocre » et « mauvais état ». Parmi les 355 masses d’eau en Région Wallonne, 246 sont qualifiées de naturelles, 92 sont fortement modifiées et 17 sont artificielles.
Le projet Walphy a pour but principal la mise au point d’une démarche structurée pour atteindre le bon état écologique requis par la DCE pour l’amélioration de la qualité hydromorphologique du bassin Meuse amont (Meuse en amont d’Andenne). Différents objectifs spécifiques accompagnent cet objectif principal, parmi lesquels la réalisation de travaux de restauration à une échelle significative sur quelques masses d’eau à risque du bassin étudié en fonction de deux axes : continuité longitudinale et continuité transversale (espace de liberté). Il convient dès lors de faire un choix entre les différentes masses d’eau du bassin Meuse amont pour déterminer les masses d’eau pilotes qui feront l’objet d’une méthode d’évaluation de la qualité hydromorphologique et de travaux de restauration.
Le choix des masses d’eau à étudier est dicté par les critères liés à la caractérisation des masses d’eau. Nous avons ainsi sélectionné parmi les masses d’eau fortement modifiées des masses d’eau dites à risque global. Ce qui signifie que la masse d’eau risque de ne pas atteindre le bon état écologique pour 2015. Le bon état écologique signifie, selon la DCE, que les éléments de qualité biologique ne s’écartent que légèrement de ceux associés à des conditions non-perturbées par l’homme.
Parmi les masses d’eau fortement modifiées à risque global, quelques-unes ont été pressenties pour notre projet :
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Masse |
Risque |
Risque |
Risque |
Bocq amont |
FM |
à R |
à R |
à R |
Bocq aval |
FM |
à R |
non à R |
à R |
Molignée amont |
FM |
à R |
à R |
à R poss. |
Molignée aval |
FM |
à R |
à R |
à R |
Burnot |
FM |
à R poss. |
à R poss. |
non à R |
Eau Blanche amont |
FM |
non à R |
non à R |
non à R |
Eau Blanche aval |
Naturelle |
à R |
à R |
à R poss. |
Brouffe |
Naturelle |
à R |
à R |
à R poss.
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Parmi ces masses d'eau pressenties, nous avons sélectionné les masses d'eau Bocq amont et Bocq aval. L'ensemble de ces deux masses d'eau semble convenir pour réaliser des actions sur le terrain concernant la dimension longitudinale, qui fait état des flux unidirectionnels le long du gradient amont - aval (action 4). Cette continuité longitudinale est particulièrement modifiée par la présence de vannages, de barrages ou autres obstacles généralement compris entre 1 et 3 mètres de hauteur. Des actions de restauration en R1 ou R2 sont également envisagées sur les tronçons les plus pénalisés dans l'évaluation de la qualité physique par la méthode Qualphy.
La troisième masse d'eau, plus tardivement désignée, est l'Eau Blanche aval. Cette masse d'eau naturelle à risque global convient pour réaliser des actions de restauration transversale (action 5) qui fait état des échanges entre le cours d’eau et son lit majeur. Cette continuité transversale a été particulièrement altérée sur certains cours d’eau de cette masse d’eau, en particulier sur l’Eau Blanche. En effet, son tracé a été profondément rectifié par le passé (des années 1960 à 1980), ce qui a entrainé une altération des connections avec les milieux alluviaux. Des essais de diversification de faciès seront menés au travers d’aménagements en lit mineur, de reméandrations, de récupérations d’anciens tracés, de créations d’annexes hydrauliques (frayères, roselières et zones humides…).